L’enseignement et la formation dans la transition écologique et sociétale

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[dropcap]L[/dropcap]e présent numéro des Annales des Mines est publié sur fond de grandes incertitudes planétaires, à la fois sanitaires, écologiques, sociales et économiques. La crise de la Covid-19 a des conséquences dramatiques pour des millions de personnes privées d’emploi ou basculant dans la misère, en plus des détresses suscitées par la maladie elle-même. Le Haut Conseil pour le climat a publié en septembre 2020 son rapport annuel sur l’évolution des engagements de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique : les baisses des émissions en 2018 et 2019 (- 0,9% par an) sont très insuffisantes au regard de la réduction de 3% par an attendue dès 2025 afin de contribuer efficacement aux objectifs fixés par l’Union européenne suite à l’Accord de Paris. Les rédacteurs de ce rapport soulignent que la baisse des émissions liée aux mesures de confinement mises en œuvre en 2020 est temporaire et ne traite pas les problèmes structurels, tels que le maintien du soutien accordé aux secteurs carbonés. Des rapports récents émanant des organes internationaux d’experts sur le climat et la biodiversité, le GIEC et l’IPBES, indiquent pourtant une dégradation très rapide des conditions favorables au maintien adéquat des milieux vivants et à une vie de qualité sur Terre pour les générations futures.

Ces crises écologiques, sociales et économiques ne sont pas indépendantes les unes des autres. Elles manifestent avec force la vulnérabilité constitutive de la vie humaine et du vivant, et soulèvent une interrogation radicale quant aux façons appropriées d’envisager les formes du travail et de la vie quotidienne du «monde de demain». Nos manières de produire, d’échanger et de consommer, qui sont liées à un accroissement inédit des richesses et du confort dans l’histoire de l’humanité, sont mises en question par les catastrophes actuelles et à venir qu’elles entraînent.

Dans ce contexte, une crise éducative profonde a également lieu. En témoignent les demandes et revendications émanant de lycéens et étudiants depuis deux ans : en France, le Manifeste pour un réveil écologique, publié après la parution en octobre 2018 du rapport alarmant des Nations Unies à propos du climat, a recueilli en deux mois 30000 signatures. Le positionnement du texte mérite de s’y arrêter. Il comprenait, outre une interpellation à l’égard des dirigeants politiques et économiques, l’expression de la volonté des jeunes de questionner et de réviser leur zone de confort. La figure de Greta Thunberg, les marches lycéennes et étudiantes, les multiples initiatives de jeunes à travers la planète, manifestent la préoccupation, voire l’angoisse de celles et ceux qui n’envisagent pas leur avenir sous l’angle du progrès et de la prospérité, mais plutôt sous l’angle de l’effondrement et de la disette[]

Extrait de l’introduction de
Cécile Renouard
Professeur de philosophie au Centre Sèvres (Faculté jésuite de Paris) et enseignante à Mines ParisTech, à l’ESSEC et à Sciences Po.
&
Rémi Beau
Chargé de recherche au CNRS en philosophie à l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, Sorbonne Université.

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L’enseignement et la formation
dans la transition écologique et sociétale

Sous la direction de Cécile Renouard et Rémi Beau
Annales des Mines
Série « Responsabilité & Environnement »
N° 101 – Janvier 2021

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