Comment vivrons-nous avec les intelligences artificielles ?

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Si les intelligences artificielles sont un énorme phénomène technologique, elles auront également des conséquences majeures sur nos sociétés. Leur impact sur nos vies sera l’une des thématiques abordées par l’association française pour l’intelligence artificielle (AFIA) lors d’une conférence à Télécom ParisTech le 7 octobre. Aymeric Poulain Maubant, coordinateur du cahier de veille de la Fondation Télécom sur l’intelligence artificielle, y abordera la façon dont les IA entrent dans nos quotidiens.

 

Révolue, cette époque où intelligences artificielles (IA) et humains ne se côtoyaient que dans les films. Avec des agents conversationnels dans nos téléphones portables, des algorithmes proactifs dans la régulation d’opérations financières, et des voitures autonomes en cours de test, les IA ne relèvent plus de la science fiction. Non, elles sont bel et bien déjà dans nos vies. Et notre degré de cohabitation avec elles n’ira qu’en grandissant.

Selon Aymeric Poulain Maubant, coordinateur du cahier de veille de la Fondation Télécom sur l’intelligence artificielle, tout est susceptible d’être amélioré avec des IA. « De la même façon que les objets ont été électrifiés pour les augmenter, il est à prévoir qu’ils seront cognifiés pour leur donner de nouvelles fonctionnalités. » s’avance-t-il. Les objets du quotidien pourraient donc tous devenir dans un futur proche des objets intelligents.

Nos maisons seront-telles alors demain pilotées par des IA centralisées, qui joueront le rôle d’assistantes de vie en étant en permanence à l’écoute de nos besoins ? Pour l’instant l’introduction des agents intelligents au domicile ne prend pas cette voie. Il est plus à parier que nous interagirons avec des IA spécifiques à certaines tâches. Ici, un thermostat qui anticipe adapte la température des pièces en fonction des personnes qui s’y trouvent ou non. Là, une cuisine autonome capable d’adapter les temps de cuisson et l’heure des repas selon les activités de la famille. Chacune de ces entités communiquant avec les autres pour se coordonner.

À lire sur le blog : Les IA doivent dialoguer pour être efficaces

 

Mais dans un environnement où chaque agent aura sa mission, saurons-nous bien identifier le rôle de chacun ? Tolérerons-nous qu’une IA ne soit pas capable de répondre à nos attentes ? Accepterons-nous qu’elle se trompe ? « Il faut accepter que les agents autonomes auront leurs propres limites » avertit Aymeric Poulain Maubant. D’abord parce qu’elles seront programmées et mises au point par des développeurs humains, qui eux-mêmes pourront se tromper. Ensuite parce que ces développeurs sont eux-mêmes confrontés à des limites techniques qui les empêcheront de donner aux IA certaines compétences.

L’un des grands champs de recherche des intelligences artificielles est l’apprentissage non supervisé, c’est à dire la création d’agents capables d’apprendre par eux-mêmes, au contact des humains et d’autres IA. Là aussi, un danger se pose quant à leur performance. « Qu’arrivera-t-il si un robot intelligent se retrouve au contact de personnes malveillantes, qui éduqueraient mal le robot » s’interroge-t-il.

À lire sur le blog : Intelligence artificielle : la curiosité enfantine comme moteur d’apprentissage

 

Expérimenter les relations entre IA et humains

Les chercheurs et les géants du secteur prennent conscience de la nécessité de réfléchir à l’impact social des intelligences artificielles. Ainsi a été lancé le 28 septembre dernier un partenariat entre Google, Facebook, IBM, Microsoft et Amazon, afin d’informer les citoyens et étudier les interactions homme-machine qui se profilent. La question de l’éthique sera en particulier développée par ce consortium.

À lire sur le blog : La complexe question de l’éthique

 

Mais au-delà d’une réflexion entre les parties prenantes, Aymeric Poulain Maubant appelle à la création d’espaces dédiés à l’expérimentation de situations de dialogue entre IA et humains. « Pour comprendre les peurs qui se posent aux citoyens, et les lever, nous poussions imaginer des lieux sur le modèle des fablabs et des infolabs, où les gens joueraient avec des IA et apprendraient à les appréhender » décrit-il.

Ces espaces permettraient également de cerner les différences socioculturelles liées à la relation avec les intelligences artificielles. Les rapports aux nouvelles technologies et les imaginaires étant différents selon les sociétés, il est d’ores et déjà nécessaire de s’interroger sur les facteurs d’acceptation des agents autonomes dans un environnement où, malgré les phénomènes de globalisation, les diversités culturelles sont réelles.

 

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Le+bleuIntelligences artificielles : un impact social au-delà de nos quotidiens

Pour explorer l’ensemble des conséquences du recours aux intelligences artificielles, l’association française pour l’intelligence artificielle (AFIA) organise sa troisième journée « Perspectives et défis de l’IA » sur le thème : Impact social de l’IA. Ce colloque est organisé en partenariat avec la Fondation Télécom, dont le dernier cahier de veille est dédié aux intelligences artificielles. Il se tiendra le 7 octobre à Télécom ParisTech, et réunira des spécialistes et experts du domaine pour aborder des thématiques variées, de la blockchain à la métamorphose de la médecine par les IA.

Voir le programme

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