Intradys : la réalité mixte pour les opérations chirurgicales cérébrales

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Pour améliorer la précision des gestes chirurgicaux et permettre la communication entre l’intérieur et l’extérieur d’un bloc opératoire, la start-up Intradys développe Lumys : une plateforme de réalité mixte.

À l’intérieur d’un bloc opératoire, un médecin pourvu d’un casque de réalité mixte opère un patient ayant subi un accident vasculaire cérébral. Sur son casque, le médecin visualise les suggestions émises par une intelligence artificielle (IA) afin d’améliorer la précision de son intervention. Cette scène qui pourrait être tirée d’un film de science-fiction a pourtant eu lieu il y a deux ans dans le CHRU de Brest grâce à une solution mise au point par Intradys. La jeune entreprise innovante incubée à IMT Atlantique développe Lumys : une plateforme basée sur « deux technologies principales qui sont l’IA et la réalité mixte » résume Gwenaël Guillard, directeur général d’Intradys. « Dans notre solution, l’IA sert à la planification du geste opératoire tandis que la réalité mixte sert au guidage du geste opératoire » poursuit-il.

Dans Lumys, l’IA peut par exemple suggérer le matériel le plus adapté à une opération future. Pendant l’intervention, la réalité mixte couplée à l’IA guide le médecin pour l’aider à rendre ses gestes plus précis. « L’outil d’IA émettra des préconisations au fur et à mesure de l’opération pour aider les médecins au cours de leur intervention » explique Gwenaël Guillard. La plateforme Lumys permet également aux médecins à l’intérieur d’un bloc opératoire d’échanger des informations avec un ou plusieurs collaborateurs situés ailleurs dans l’hôpital ou à l’extérieur.

Communiquer et visualiser une opération à distance

Le médecin, grâce à son casque pourvu de caméras, enregistre une vidéo en vue subjective de l’opération qui est envoyée en temps réel aux personnes connectées au casque via 5G. « Les personnes peuvent se connecter avec leur tablette, leur smartphone ou leur ordinateur » indique le directeur général de la start-up. Au CHRU de Brest et dans de nombreuses villes telles que Paris, Zagreb, Valladolid ou Londres, des médecins ont porté un casque de réalité mixte de Lumys, et ont communiqué avec des collègues situés à l’extérieur de l’hôpital . Les collègues connectés au casque ont pu envoyer des informations visualisables sur le casque pendant l’opération. « Il peut y avoir autant de personnes connectées que souhaité. Il peut aussi bien s’agir de médecins que d’étudiants » explique Gwenaël Guillard.

La jeune entreprise projette justement de mettre sa solution à disposition des facultés de médecine. Connecté à un écran d’une salle de cours, le casque d’un médecin en pleine intervention permettrait de montrer aux étudiants comment se déroule une opération. Des parties du corps pourraient également être imprimées en 3D et reproduites pour que des étudiants s’entraînent sur le même cas en même temps et dans des lieux différents. Grâce à leur casque, les étudiants pourraient communiquer entre eux sur le déroulé de l’opération. Un médecin connecté pourrait aussi conseiller les étudiants sur leurs gestes.

Des données sensibles à protéger

Par ailleurs, Intradys tient à sécuriser les informations échangées via sa solution. Les données médicales sont des données sensibles qu’il convient de protéger pour respecter la vie privée des patients. « Nous travaillons avec un cabinet de conseil spécialisé dans le hacking pour identifier les failles de sécurité afin de protéger les données des patients mais aussi des utilisateurs de la plateforme » témoigne le directeur de la start-up.

Les données des patients pourraient aussi être utilisées pour améliorer le fonctionnement de l’IA utilisée dans Lumys. Avec le consentement des patients, la constitution d’une base de données sur leurs opérations et les spécificités de leur pathologie permettrait à Lumys d’envisager des solutions de plus en plus adéquates. En rendant Lumys plus performante, l’objectif serait d’augmenter les chances de réussite des opérations sur les personnes touchées par les accidents vasculaires cérébraux. Chaque année, 140 000 personnes sont touchées par ces accidents en France selon l’Assurance Maladie. Les enjeux que Lumys compte relever sont donc d’une importance majeure, tant pour les patients que pour leur famille et leur entourage.

Rémy Fauvel

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