Les drones à l’épreuve de la 5G

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5G Drones

Réunissant industriels, opérateurs réseaux et centres de recherche, le projet européen 5G!Drones a été lancé en juin 2019 pour une durée de trois ans. À terme, il devra valider l’usage de la 5G pour le déploiement de services par drones. Adlen Ksentini, chercheur à EURECOM, partenaire clé de ce projet, en détaille ici les enjeux.

 

Dans quel contexte est né le projet européen 5G!Drones ? 

Adlen Ksentini : Le projet H2020 5G!Drones est financé par la Commission européenne dans le cadre de la phase 3 des projets 5G PPP (5G Infrastructure Public Private Partenership). Cette phase a pour objectif de tester dans un environnement réel des cas d’usage de services de l’industrie verticale (IoT, industrie 4.0, voiture autonome…) sur des plateformes de test 5G. 5G!Drones se concentre sur les cas d’usage concernant les drones volants ou, en anglais, Unmanned Aerial Vehicle (UAV), tels que le transport de colis, l’extension de la couverture réseau avec les drones, la sécurité publique…

Quel est l’objectif de ce projet ?

AK : L’objectif de ce projet est double. D’une part, il s’agit de tester huit cas d’usage de services UAV sur des plateformes 5G, localisées à Sophia Antipolis, Athènes (Grèce), Espoo et Oulu (Finlande) afin de récolter des informations qui permettront de valider l’usage de la 5G pour un déploiement plus large de services UAV. D’autre part, le projet souhaite mettre en avant les points sur lesquels la 5G doit être améliorée pour garantir ces services.

Quels défis technologiques et scientifiques se présentent à vous ?

AK : Plusieurs verrous devront être levés durant le projet : ils concernent la sécurisation des vols des drones. En effet, pour faire voler les drones, certaines conditions doivent être réunies ; d’abord un réseau fiable et de faible latence, car le contrôle à distance des drones nécessite une faible latence pour corriger la trajectoire du vol mais aussi récupérer en temps réel la position des drones ; ensuite, une interaction forte entre le service U-Space (voir encadré) et l’opérateur réseau pour planifier les vols et en vérifier les conditions : météo, disponibilité de la couverture réseau… Au-delà de ces ces verrous à lever, le projet 5G !Drones va développer un système logiciel qui se placera au-dessus des plateformes, pour automatiser les tests et afficher en temps réel les résultats.

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Le service U-Space est en charge de valider le plan de vol soumis par l’opérateur des drones. Son travail consiste à vérifier si le plan de vol est faisable, c’est-à-dire s’il n’y a pas d’autres vols programmés sur la trajectoire sélectionnée et si la météo est favorable.

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En quoi consiste la contribution des chercheurs d’EURECOM dans ce projet ?

AK : EURECOM est un partenaire clé du projet. EURECOM va mettre à disposition sa plateforme de test 5G, articulée autour de son outil OpenAirInterface (OAI), qui offre des solutions de Network Function Virtualization (NFV) et Multi-access Edge Computing (MEC). Elle hébergera deux essais portés par les partenaires représentant l’industrie verticale, sur la sécurité publique utilisant les drones volants. De plus, EURECOM va étudier et proposer une solution pour déployer un réseau 5G dédié aux UAV, basé sur le concept des tranches réseaux ou Network Slicing.

Qui sont vos partenaires et quelles collaborations sont importantes pour vous ?

AK : Le projet comprend 20 partenaires, incluant des opérateurs réseaux (Orange France et Pologne, COSMOTE), des spécialistes du domaine UAV (Alerion, INVOLI, Hepta Airborne’s, Unmanned System Limited, CAFA Tech, INVOLI, Frequentis, DRONERADAR), des groupes industriels (NOKIA, Thalès et AIRBUS), une PME (INFOLYSIS) et des centres de recherche et universités (Oulu University, Aalto University, DEMOKRITOS, EURECOM), ainsi que la municipalité d’Egaleo en Grèce. EURECOM a un rôle central dans le projet en collaborant avec l’ensemble des membres du consortium et en assurant le lien entre les partenaires de l’industrie vertical UAV, les groupes industriels et les opérateurs réseau.

Quelles sont les retombées attendues ?

AK : Outre les retombées scientifiques en termes de publications, le projet permettra de vérifier si les réseaux 5G sont prêts pour déployer des services UAV. Les retours d’expérience seront communiqués aux organismes de standardisation 3GPP, mais aussi aux autorités qui gèrent l’espace aérien dans le cadre des UAV.

Quelles sont les prochaines étapes importantes du projet ?

AK : Après une première année où le consortium s’est focalisé sur l’étude d’une architecture permettant de mettre le lien entre la vision des industriels UAV et les réseaux 5G, ainsi qu’une description plus détaillée des cas d’usage à tester, le projet va entamer sa deuxième année qui va se focaliser sur le déploiement des essais sur les différents sites, et commencer les tests.

En savoir + sur le projet 5G!Drones

Propos recueillis par Véronique Charlet pour I’MTech

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