JESS 2017 : pour des collaborations innovantes entre universités et hôpitaux

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JESS, mines saint-etienne

Le 20 avril 2017 se tiendra la Journée efficience des systèmes de soins organisée par Mines Saint-Étienne à Paris. L’occasion pour chercheurs et industriels de proposer des solutions innovantes aux professionnels de la santé.

 

Le printemps bat son plein, c’est l’occasion idéale pour reprendre le jogging et se remettre en forme. Manque de chance, à la première foulée, votre cheville se tord. Impossible de repartir. Un appel au secours et un voyage en ambulance plus tard, vous voilà téléporté dans la salle d’attente des urgences. Six tours de cadran plus tard, vous êtes toujours coincé entre un panaris géant infecté et une vieille dame tombée dans les escaliers. Mais saviez-vous que ce genre de problème pourrait être résolu par des chercheurs en informatique et en génie industriel ?

Qu’est-ce que le génie industriel a à voir avec l’organisation d’un centre d’urgences ? C’est là tout l’intérêt de la Journée efficience des systèmes de soin & recherche opérationnelle en santé (JESS) organisée par Mines Saint-Étienne et qui se tiendra le 20 avril. L’idée part du constat suivant : « souvent lorsqu’un hôpital rencontre un problème organisationnel ou managérial, il fait appel à un prestataire externe pour une mission ponctuelle de courte durée dans le but de trouver des solutions un peu pansement alors qu’il pourrait y avoir des démarches plus pérennes », explique Vincent Augusto, chercheur en génie industriel à Mines Saint-Étienne.

Cette journée vise à exposer aux professionnels de la santé, des recherches actuelles en développement industriel ou des nouvelles technologies en lien avec l’efficience dont ils pourraient bénéficier. Par efficience, comprenez : organisation, amélioration de la productivité ou encore rationalisation des moyens. « Les solutions que nous proposons sont à 90 % des logiciels et à 10 % des innovations techniques de type e-santé », précise Vincent Augusto. Alors comment les chercheurs transposent-ils leurs méthodes à la santé ?

 

Des outils industriels adaptés à chaque système de soin

En génie industriel, l’objectif est de diminuer les coûts. Pour limiter les dépenses dans un hôpital par exemple, il suffirait de réduire le nombre de patients traités et d’engager moins de médecins. Une solution qui n’est clairement pas envisageable. Aspect financier et qualité des soins doivent se concilier. « La difficulté est que l’on a un coût que l’on peut quantifier en euros, mais c’est plus difficile avec la qualité des soins. Est-ce que l’on parle en années de vies gagnées, en espérance de vie, en réussite de traitement, etc. » précise Vincent Augusto. L’interaction chercheur-professionnel de la santé est alors essentielle.

Le chercheur prend pour exemple un cas concret découlant d’une des précédentes éditions de la JESS. « Nous avons travaillé auprès de médecins urgentistes. Dans leur service, la qualité des soins peut se manifester par le nombre de patients pris en charge avec un temps total passé dans le service inférieur à 6 heures et une attente avant consultation par un médecin de moins de 3 heures ». Les chercheurs ont réalisé un modèle prenant en compte l’occupation des lits, le débordement de temps de travail, etc. selon les critères inhérents au bon fonctionnement du service.

Toutefois, ces paramètres diffèrent selon chaque cas : il n’est pas possible d’appliquer des méthodes industrielles sur ce genre de problème. « Il ne faut pas assimiler l’efficience à l’augmentation de la productivité comme dans une chaine de production industrielle. C’est là tout l’objectif de la journée d’efficience des systèmes de soin », assure le chercheur.

 

Une journée sur les thèmes données de santé et formation des personnels médicaux

La JESS s’articule chaque année autour d’une problématique actuelle. Une des tendances identifiées par les chercheurs de Mines Saint-Étienne est l’informatisation des données de santé. Qu’advient-il de ces informations ? « Actuellement, il existe des bases de données principalement utilisées pour de la tarification, c’est-à-dire le remboursement des hôpitaux et rien d’autre. Or, on peut faire ressortir bien d’autres choses de ce matériel comme les comportements de personnes malades par exemple », détaille Vincent Augusto.

Exploiter différemment ces informations permettrait le développement de nouvelles recherches. En les corroborant à des données d’un autre type comme des taux de pollution, des mesures météorologiques etc., cela pourrait faire émerger des corrélations entre des maladies et des conditions environnementales localisées. Ce type d’analyses croisées a déjà été développé au Canada. Ces travaux réalisés outre-Atlantique seront présentés par Richard Birtwhistle (Queen’s University) lors d’une session plénière. Ce dernier détaillera les résultats de travaux en santé publique sur la constitution d’un dépôt de données médicales de patients souffrant de maladies chroniques à partir de leurs dossiers informatisés.

Deuxième tendance exposée lors de la journée : la formation du personnel médical. « Aux Pays-Bas, des cours sont proposés aux personnels des hôpitaux pour leur permettre de répondre à des problématiques concrètes qu’ils croisent dans leur établissement. C’est le sujet que nous présentera Erwin Hans, chercheur en mathématiques appliquées (University of Twente)», précise Vincent Augusto. Une méthode qui se développe de plus en plus dans l’hexagone.

En définitive, les organisateurs espèrent que les présentations des intervenants extérieurs orienteront la recherche française sur de nouvelles voies. « Une excellente conclusion à cette journée, serait de se dire que l’on a désormais des pistes d’exploitation concrètes des données de santé en France et en même temps de lancer des programmes de formation dans les hôpitaux », conclut Vincent Augusto. Par ailleurs, les professionnels de la santé pourront également constater l’expertise française (recherche et industrielle). En effet, l’après-midi sera animé par une autre série de présentations d’innovations. Voir le programme complet.

 

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Journée efficience des systèmes de soins : rdv le jeudi 20 avril !

Créée en 2014 par Mines Saint-Étienne, cette journée a pour but de mettre en relation professionnels de santé, industriels et chercheurs en informatique et génie industriel. L’occasion pour ces derniers d’exposer leurs récentes innovations en santé lors de présentations orales ou de posters. Chaque année, la journée s’articule autour d’un thème contribuant à l’amélioration de l’efficience des systèmes de soin. La matinée expose des solutions mises en place à l’étranger, alors que l’après-midi se concentre sur des travaux français. Pour la première fois en 2017, la JESS se tiendra à Télécom ParisTech.

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