Une médiation dynamique pour une visite interactive
« Gigowatt » ne se contente pas d’être une exposition statique. Chaque visite est encadrée par une équipe de médiation scientifique qui accompagne le public tout au long du parcours. Kathleen Gillet, qui en fait partie, précise que l’exposition suit un déroulé en trois temps.
La séance débute par un temps d’expérimentations qui introduit la thématique de l’énergie. « Nous adaptons notre discours en fonction du public. Avec des enfants, nous partons souvent de l’énergie du corps humain. Nous leur demandons d’imaginer comment leur propre énergie est utilisée, et cela nous permet d’introduire la question plus large de l’énergie dans notre société », explique Kathleen Gillet.
Un accent particulier est mis sur l’hydrogène, grâce à un dispositif de médiation : le chariot Hydrogène de La Rotonde. Les manipulations proposées permettent de comprendre comment l’électricité verte peut être utilisée pour produire de l’hydrogène par électrolyse, et quelles sont ses applications concrètes, notamment dans la mobilité et l’industrie. Les visiteurs et visiteuses sont ensuite libres de parcourir les différents modules interactifs.
Entre ancrage territorial et écoresponsabilité
Au centre des espaces à parcourir, visiteurs et visiteuses sont invités à explorer les ressources énergétiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes et à repenser de manière ludique leurs modes de déplacement au travers de deux jeux : « En’quête d’énergie », un jeu d’enquête géant de six mètres d’envergure, et ÉCOsprint, un jeu de plateau collaboratif. Un focus est à nouveau apporté sur l’hydrogène, avec des clés d’explication du développement de cette ressource dans la région.
« L’hydrogène est un sujet complexe mais il est essentiel de l’expliquer. Nous insistons sur le fait que son intérêt dépend de la manière dont il est produit. Si l’électricité utilisée pour l’électrolyse est issue d’énergies fossiles, alors le bilan carbone n’est pas favorable », précise Kathleen Gillet.
Outre l’ancrage territorial, l’écoresponsabilité est également au cœur de la scénographie. L’exposition ne comporte aucune vidéo afin de limiter l’impact numérique, et privilégie des matériaux recyclés et des couleurs douces. Les modules sont mobiles et conçus pour être réutilisables, en cohérence avec la thématique de la transition écologique. « Tout a été pensé pour être en accord avec le message de l’exposition. L’idée est de montrer que même dans la conception d’une exposition, des choix plus responsables sont possibles », explique Kathleen Gillet.
Un espace d’échange et de réflexion
Le parcours s’achève sur un « mur des contradictions », un dispositif interactif qui invite chacun, chacune à réfléchir à ses propres paradoxes de consommation. Le public peut y exprimer ses dilemmes du quotidien, comme le fait de privilégier les transports en commun tout en achetant des produits suremballés ou de limiter sa consommation d’eau tout en utilisant beaucoup d’électricité.
Ce module permet de prendre conscience des choix énergétiques sans tomber dans la culpabilisation. « Nous avons voulu offrir un espace de discussion libre. Le but est que chacun puisse réfléchir à son propre impact et voir qu’il n’y a pas de solution unique, mais un ensemble de petits gestes qui, mis bout à bout, font la différence », explique Kathleen Gillet.
Un succès grandissant
Si la fréquentation était modeste à l’ouverture, tous les créneaux scolaires sont désormais complets. L’exposition bénéficie d’un espace de 250 mètres carrés, offrant un cadre immersif et participatif où tout le monde peut prendre conscience des enjeux énergétiques et des solutions existantes, enfants comme adultes.
« Nous avons eu de très bons retours, notamment de la part du corps enseignant qui apprécie la complémentarité entre l’exposition et les cours. Les enfants repartent souvent avec des questions qu’ils n’avaient jamais envisagées », témoigne Kathleen Gillet.
À travers une approche ludique et interactive, « Gigowatt » et « Énergies d’ici » permettent au grand public de comprendre que la transition énergétique est un défi collectif qui concerne l’ensemble de la société. Loin d’être une fatalité, elle se présente comme une opportunité d’innover et de repenser nos modes de vie.