CES : au-delà du show, qu’en tirent les start-up ?

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Plusieurs semaines après le CES, que reste-t-il de cet événement phare de l’innovation numérique ? Plus qu’une scène pour présenter ses produits, il s’agit aussi d’un lieu de réseautage intense et d’échange avec les futurs utilisateurs. Pour les start-up, le CES est un accélérateur vers la sortie d’incubation et un atout majeur dans le développement de leur marque.

 

Petit retour en arrière. Nous sommes le 9 janvier 2017, et le Consumer Electronics Show, plus connu sous son sigle CES, vient d’ouvrir ses portes à Las Vegas. Effusion médiatique. Avalanche technologique. Durant les 4 jours de l’évènement, les écosystèmes des start-up et du numérique sont en ébullition. Le 12 janvier, le CES s’achève. Une semaine après, le retour au calme apparaît presque brutal, tant ce salon a monopolisé l’attention de la presse et des acteurs de la tech durant son bref instant de vie. Ne serait-il alors qu’un moment annuel éphémère ? Les start-up rentrant au pays (pour celles qui ne viennent pas de la « valley » d’à côté) auraient-elles vécu une histoire sans lendemain ?

Of course not! Malgré l’évanescence fulgurante de l’événement, les jeunes pousses tirent bien des retombées à moyen et long terme. Pour Sevenhugs, 2017 aura été l’année de sa troisième participation en trois ans. La start-up incubée à Télécom ParisTech a présenté deux produits au CES depuis 2015. D’abord le hugOne pour contrôler et optimiser son sommeil, puis la Smart Remote, une télécommande multi-usage. Annoncer ses nouveaux produits lors de l’événement, c’est d’abord augmenter les retombées presse, et donc sa visibilité dans un écosystème très concurrentiel. Mais c’est aussi et surtout enchaîner les rencontres avec des partenaires économiques.

« Durant le CES, nous avons des rendez-vous toutes les 30 minutes avec des distributeurs, des vendeurs au détail, et d’éventuels collaborateurs » raconte Louise Plaquevent, directrice du marketing pour Sevenhugs. « Il y a une forte concentration de tous ces acteurs, donc cela permet d’établir de nombreuses relations. Ce sont des contacts qui seront utiles le reste de l’année lorsque nous chercherons des partenaires en Europe ou aux États-Unis » poursuit-elle. Le CES, c’est donc également un tremplin vers un marché américain et mondial qui serait moins accessible sans ce rassemblement.

 

Présenter son produit pour le confronter à la critique

Louise Plaquevent ajoute également que la participation au CES permet d’exposer les produits au grand public, amenant « des commentaires et des avis des clients potentiels, ce qui fait avancer les produits eux-mêmes ». La Smart Remote aura ainsi été présentée deux fois au public à Las Vegas : en 2016 d’abord, puis en 2017 pour une version mise à jour.

Ce constat est partagé par Michel Fiocchi, directeur de l’entrepreneuriat à Mines Saint-Étienne. Son rôle est d’accompagner sur le plan technologique les jeunes pousses de l’école stéphanoise fondées par les étudiants ou les chercheurs. « Pour deux de nos start-up — Swap et Air Space Drone — la participation au CES leur a permis de recentrer leurs produits sur des marchés bien identifiés. En discutant avec les utilisateurs potentiels, ils ont pu pivoter vers d’autres usages et affiner leurs technologies » témoigne-t-il.

L’événement de Las Vegas agit comme un booster pour les projets des jeunes entrepreneurs. Les contacts établis et la confrontation des produits aux usagers permettent d’accélérer le développement. Pour Michel Fiocchi, il ne fait aucun doute que la participation au CES favorise la sortie d’incubation à terme : « Il y a une différence de dynamique très claire entre les start-up qui y sont allées et les autres » souligne-t-il.

Enfin, la participation à ce grand show du numérique apporte des atouts plus difficiles à chiffrer mais peut-être tout aussi importants. Louise Plaquevent rappelle en guise de conclusion que malgré sa brièveté, l’événement est intense pour toutes les entreprises qui font le déplacement. Elle pointe alors que « le CES permet d’apprendre à se connaître, et soude les équipes ». Un aspect qui a toute son importance pour ces entreprises aux effectifs à taille humaine.

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