2 nouveaux chercheurs distingués à Eurecom

> Le « Distinguished Achievement Award» du réseau d’excellence européen Newcom++ décerné à Petros ELIA, professeur au département Communications mobiles pour l’excellence de ses travaux de recherche

Newcom++ est un réseau d’excellence européen (NoE) dans le domaine des télécommunications, auquel collaborent 37 universités et instituts de recherche qui travaillent sur des problèmes particulièrement complexes de télécommunications. Ce réseau d’excellence compte plusieurs chercheurs éminents, eux-mêmes lauréats de prix importants comme le Prix Shannon ou les prix des meilleurs papiers IT et IT/COM-SOC.
Eurecom y joue un rôle substantiel avec diverses contributions à la recherche portant sur une vaste palette de sujets.

Petros Elia a obtenu le « Distinguished Achievement Award» dans le cadre de sa contribution à ce réseau d’excellence : « Je me sens à la fois honoré et reconnaissant que notre travail ait été mis en lumière. Ce prix consacre le résultat de récents travaux de recherche, menés avec le Prof. Joakim Jaldén de KTH, pour la résolution d’un ensemble de problèmes ouverts et plus particulièrement sur un aspect fondamental des communications mobiles qui est la prédiction du compromis optimal entre performances et complexité. »
Des recherches qui portent sur un aspect fondamental des communications mobiles
En termes simples, les techniques de communications utilisées dans les smartphones et autres appareils communiquant par les ondes font appel à des calculs complexes implémentés en temps-réel dans le téléphone. Jusqu’à présent, on savait par intuition que plus on autorisait de calculs par unité de temps, plus le produit était cher, mais plus il était performant en terme de débit de transmission. Les travaux de Petros Elia viennent quantifier de manière précise et analytique le maximum de performance que l’on peut espérer d’une communication sans-fil pour un niveau de complexité calculatoire donné à l’avance. Ces résultats permettent donc d’apporter une meilleure compréhension des possibilités d’évolution des technologies
avancées de la radio.

Petros Elia a reçu sa distinction lors de la conférence JNCW2011 (Joint Workshop on Wireless Communications) qui s’est déroulée les 1er et 2 mars 2011 à Paris.

> Le « Symantec graduate fellowship» décerné à Leyla Bilge, doctorante au département Réseaux et sécurité à Eurecom

Leyla Bilge-Yumer, vous venez de vous voir attribuer le « 2011 Symantec Fellowship », c’est la première fois que cette récompense est attribuée à un étudiant européen, les précédents lauréats étaient tous issus de prestigieuses universités américaines, que cela signifie-t-il pour vous ?
« Ayant déjà eu plusieurs publications retenues lors de conférences internationales majeures, cela m’a donné l’occasion de me rendre compte que mes travaux de recherche intéressaient la communauté scientifique. En revanche cette récompense met l’accent sur les développements pratiques directement liés à ma recherche. Être récompensée par une des plus importantes entreprises en matière de sécurité informatique me rend particulièrement fière.»


Pouvez-vous nous en dire plus sur vos travaux de recherche ?

« Je travaille essentiellement sur la détection des virus informatiques très avancés, les  Botnets (comprenez réseaux de robots) et comment ils fonctionnent à travers les DNS, c’est-à-dire les systèmes qui gèrent les noms de domaines. J’ai réussi à développer plusieurs prototypes de systèmes de détection de ces virus et je viens de mettre en place un service qui s’appelle EXPOSURE dont le but est d’identifier et de rapporter les noms de domaines impliqués dans des activités malveillantes. Ce service a attiré l’attention de plusieurs industriels. »

Mars est «Le mois de la femme », quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes filles qui hésitent à s’engager dans les carrières scientifiques ?

Bien qu’en général, il soit plus difficile pour une femme de réussir, quand vous atteignez votre but, le sexe ne compte plus. Parce que les résultats que vous obtenez montrent ce que vous valez en tant qu’individu et pas en tant que représentant d’un sexe. Donc, mon conseil aux jeunes filles serait : « Foncez, accrochez-vous ! »

Diplômée de l’Université de Bilkent, Ankara en Turquie, Leyla Bilge-Yumer est étudiante en doctorat à Eurecom  sous la supervision de Davide Balzarotti, Eurecom et Engin Kirda, Northeastern University. Ses sujets d’intérêts englobent la plupart des problèmes de sécurité informatique avec un accent particulier sur la détection des « botnets ».

Symantec est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions de gestion de la sécurité, du stockage et des systèmes permettant aux particuliers et aux entreprises de protéger et de gérer leurs informations. Au travers de programme de recherche en partenariat avec des académiques, l’industriel s’est fixé une mission importante qui est de favoriser l’émergence de nouvelles idées, de développer l’innovation et de mettre au point les technologies de demain.
Marc Dacier, directeur du laboratoire de recherche Symantec Europe nous a confié : « Ce prix est attribué à l’issue d’un processus de sélection très rigoureux au niveau mondial. Nous recevons un très grand nombre de dossiers venant des universités les plus prestigieuses et nous évaluons chacun d’entre eux non seulement sur base de critères scientifiques (nombre et qualités des publications) mais également par rapport à l’impact attendu des travaux étudiés. Le processus est extrêmement sélectif et les rares élus représentent vraiment les tout meilleurs doctorants du moment, au niveau mondial. Il est notable que les récipiendaires des années précédentes ont d’ailleurs eu, depuis, des débuts de carrière particulièrement remarquables. »

C’est la 1re fois que cette récompense est attribuée hors des Etats-Unis pouvez-vous nous expliquer ce qui a changé ?
« Les étudiants Français réalisent, en général, leur thèse de doctorat sur des durées plus courtes que leurs homologues américains (de 3 à 4 ans au lieu de 5 à 6 ans). Ils peuvent, en revanche, se consacrer à leurs travaux à temps plein. Ils ne peuvent cependant produire autant de publications sur cette plus courte période et partent, de ce fait, avec un léger désavantage. Cela souligne d’autant plus la qualité du dossier de Leyla Bilge-Yumer. Cependant, un doctorant, aussi bon soit il, ne peut s’épanouir que dans un environnement favorable. Le prix de Leyla récompense donc ainsi le travail d’Eurecom dans sa globalité, du département réseaux et sécurité en particulier. A Symantec, nous ne pouvons que nous en réjouir. Cela montre bien la pertinence du choix qui fut le nôtre d’installer notre groupe de recherche en symbiose au sein d’Eurecom.»

Propos recueillis par Laurence Grammare

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